Chaque année, le sondage « Votre Baromètre Salarié » permet aux salarié.es qui le souhaitent de donner leur avis sur leur ressenti au travail. La dernière édition s’est déroulée du 8 décembre 2020 au 12 janvier 2021 et les résultats viennent d’être publiés sur intranoo.
- 51% des salarié.es d’ORANGE France se sont exprimé.es.
- 89% de celles et ceux qui se sont exprimé.es se déclarent « fiers de travailler pour ORANGE » (+3 % qu’en janvier 2020).
- 75% déclarent que la qualité de vie au travail est meilleure que dans les autres entreprises (66% en janvier 2020).
La raison d’être choisie par l’entreprise est : « Orange est l’acteur de confiance qui donne à chacune et à chacun les clés d’un monde numérique responsable ». Sur les 51% des salarié.es ayant répondu, il n’y a que 36,2% des salarié.es qui comprennent comment ils et elles peuvent contribuer à cette raison d’être d’ORANGE dans leur activité quotidienne. La Direction communique allégrement sur les 89% s’étant déclarés « fiers de travailler pour ORANGE ». Elle oublie de relativiser ce bon score par les 49% de salarié.es qui n’ont pas souhaité s’exprimer.
Notre baromètre à nous ce sont nos syndiqué.es
Notre baromètre à nous, organisation syndicale, ce sont nos syndiqué.es et nos élus dans les Instances Représentatives du Personnel (Représentants de Proximité, CSE, DS ou CSSCT). Le moins que l’on puisse dire c’est que nos remontées de terrain ne font pas état du même sentiment de fierté.
D’ici à fin 2022, 80% de la population devrait avoir accès à internet via la fibre et 100% en 2025 soit un peu plus de 40 millions d’accès selon l’ARCEP. Mais les opérateurs ont accumulé tellement de retard pour atteindre ces objectifs fixés par le gouvernement que la qualité des interventions n’est pas au rendez-vous et que les plaintes et réclamations sur les difficultés de raccordement à la fibre sont en hausse.
A l’UI, les taux d’échecs de production sur la Fibre peuvent atteindre 50%, pas de quoi être fier…La sous traitance ayant pour but de toujours aller au moins cher, la qualité de service se dégrade même sur le bon vieux réseau cuivre. Fini le temps des PTT où l’excellence était de mise, il y a maintenant des villages entiers ou des quartiers qui restent en carafe pendant des jours.
Conséquence de cette baisse générale de la qualité de service les usagers, qui pensaient être devenus rois en étant maintenant des clients, commencent à en avoir marre.
La situation est devenue tellement critique que l’Agence Distribution (AD) a lancé une grande campagne nationale contre les incivilités dans les boutiques et sur les réseaux sociaux.
Évidemment, on ne peut accepter que des collègues se fassent insulter ou menacer par des clients mécontents. Il convient toutefois de s’interroger sur la source de cette agressivité.
Les vendeurs.ses sont coincés entre le marteau et l’enclume, harcelé.es quotidiennement par leur Direction à devoir faire des ventes de produits qui s’avèrent systématiquement être de retentissants échecs, dans des délais de plus en plus court (rdv de 30min), au sein d’effectif les obligeant à faire au plus court avec les clients ne rapportant peu ou rien… Parfois, pour se protéger mentalement et moralement, il devient nécessaire d’envoyer valser un client un peu pénible, là où une écoute plus saine étoufferait dans l’œuf les incivilités qui en résultent. Le fonctionnement même de prime à la vente(PVC) est en aussi cause, carotte devenant fictive alors que le bâton sévit toujours autant, la répercussion se fait forcément ressentir sur le client.
En choisissant de s’en prendre exclusivement aux clients agressifs aux travers de courriers postal qui leurs sont envoyés et d’affichages en boutique dont l’efficacité reste à démontrer, l’entreprise s’économise de remettre en question le fonctionnement d’un métier devenu l’une des sources de ces problèmes. Pire, elle désinforme, via des ‘formations’ se voulant être des outils fournis aux conseillers en prenant le vocable du vendeur et du client pour seul cause racine des incivilités. Elle n’est jamais dans l’équation du problème.
Pour redevenir fier d’Orange il faudra nécessairement redevenir fier de soi et du métier qu’on exerce.
Du côté des AE ce n’est pas beaucoup mieux : les portefeuilles clients augmentent au fur et à mesure des départs non remplacés, entraînant là aussi une surcharge d’activité se traduisant par une qualité des délais de traitement dégradée.
Il n’y a pas de réconfort à chercher du côté du Système d’Information : là aussi la sous-traitance en cascade entraîne des pertes de compétences techniques et de multiples dysfonctionnements dans les déploiements applicatifs où les mises à jour des postes de travail.
Pour retrouver notre fierté de travailler à ORANGE, il s’agirait maintenant de changer la politique de la Direction !
Ce sont les grands actionnaires qui dictent les choix de l’entreprise : réduction de la masse salariale et recours à la sous-traitance. Ces choix entraînent une dégradation totale de la qualité de service tout en impactant directement nos conditions de travail. Avec plus de 2 milliards de bénéfices annuels l’entreprise dispose pourtant de moyens financiers considérables pour recruter et former.
Les fusions (comme SCO UAT) et les fermetures de boutiques ne sont pas une fatalité, une autre stratégie est possible !
Le tract à lire lien ci-dessous: