Retraites: Les six gros bobards du gouvernement

Afin d’imposer au pas de charge une réforme ultrasensible rejetée tant par les organisations syndicales que par la grande majorité des Français, l’exécutif intensifie sa propagande. De l’alarme à la « caisse vide » à l’intox du compromis et de la « coconstruction »…

 

 

 

1 « Le régime est à bout de souffle »

 

 

Depuis vingt ans, les démonstrations des gouvernements désireux de réformer le régime tiennent en deux phrases :

  1. Le déficit du régime de retraites menace à terme sa pérennité ;
  2. La seule façon d’y remédier est de retarder l’âge de départ en retraite. Ce qui revient à demander aux travailleurs de financer le « sauvetage » du système…

Le problème, c’est que la dramatisation du déficit ne résiste pas à la réalité des chiffres. Dans son dernier rapport, le Conseil d’orientation des retraites (COR) rappelle que ses résultats « ne valident pas le bien-fondé des discours qui mettent en avant l’idée d’une dynamique non contrôlée des dépenses de retraite »…Lire la suite

 

 

2 « L’espérance de vie augmente, nous devons donc travailler plus longtemps »

 

 

Vu de loin, cet argument semble frappé au coin du bon sens : si nous vivons plus vieux, il est logique que nous partions plus tard en retraite. En réalité, ce raisonnement pose plusieurs problèmes. Tout d’abord, il masque les inégalités abyssales qui caractérisent l’espérance de vie, en fonction des parcours professionnels, du genre, etcLire la suite

 

 

3 « Les économies générées par la réforme serviront à investir dans l’éducation… »

 

 

 

Lorsqu’il est poussé dans ses retranchements, l’exécutif s’abrite derrière ce curieux raisonnement : nous allons faire des économies sur le dos des futurs retraités, dit-il en substance, mais nous investirons cet argent dans des dépenses publiques essentielles, et en premier lieu dans l’éducation.
Cela revient à expliquer aux élèves d’aujourd’hui qu’ils bénéficieront d’une meilleure scolarité mais qu’ils auront en contrepartie une plus mauvaise retraite !Lire la suite

 

 

4 « La réforme est une garantie de plein-emploi »

 

 

 

Pour Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, la réforme des retraites est une « garantie de plein-emploi en France ».
L’argument est baroque. En reculant l’âge de départ à la retraite, le gouvernement prend surtout le risque de prolonger le calvaire des seniors qui arrêtent leur carrière sans être en emploiLire la suite

 

 

5 « La réforme des retraites est une garantie de prospérité »

 

 

 

La phrase est signée, là aussi, Bruno Le Maire. L’argument est encore plus compliqué à défendre. Prospérité, pour qui ? On ne voit pas bien comment la réforme pourrait doper le taux de croissance du PIB (si tant est que ce critère soit encore pertinent pour juger de la « prospérité » d’un pays).
Quant aux retraités, tout porte à croire qu’ils feront les frais de la réforme : d’ailleurs, le COR explique clairement que les décennies qui viennent seront très sombres pour nos aînésLire la suite

 

 

6 « Le gouvernement ne veut pas passer en force »

 

 

 

Depuis des semaines, l’exécutif l’affirme : il est disposé à discuter, d’où la mise en place d’un cycle de « concertations » avec les organisations syndicales, où plusieurs thèmes sont abordés (emploi du senior, inégalités, régimes spéciaux, etc.).
Mais il s’agit là, en réalité, d’une ouverture purement formelleLire la suite

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