Journal CGT du CSEE DOGNE N°45 22 au 24 Juin 2022

Comment pouvons-nous analyser, prévenir, demander à faire développer des actions primaires pour améliorer durablement les conditions de travail et anticiper les risques psychosociaux lorsque nous avons affaire un rouleau compresseur ?…

 

 

 

A la DOGNE 3 salariés ont mis fin à leur jour depuis novembre 2019

 

 

 

 

En mai 2020, un salarié de l’UAT NE, basé à Metz, s’est jeté d’un pont sur l’autoroute, Il y a quelques semaines, c’est une salariée de l’USC GNE d’Epinal qui nous a quitté, également intentionnellement et c’est encore avec tristesse que nous avons appris le décès d’un de nos collègues chargé d’affaires dans le département de l’Aube ou son épouse avait écrit un courrier, destiné aux membres de la CSSCT de l’UINDF, qui est un témoignage bouleversant pour alerter face au retour de la machine à broyer.

Force est de constater que les dirigeants d’Orange ont effacé de leurs mémoires les enseignements de la crise de 2009.

 

Après le drame de Draguignan, le 25 mai dernier, notre collègue de Troyes s’est donné la mort dans les mêmes conditions et pour les mêmes motifs. Dégradations des conditions de travail liées à la baisse des effectifs qui engendrent une surcharge de travail.

 

 

Les êtres humains ne sont pas des machines

 

 

 

Nous ne percevons pas le monde avec le regard surplombant d’un ordinateur. La réalité, elle-même, ne se réduit pas à une suite de données alignées dans un tableau.

Et pourtant des données, nous n’en manquons pas, par exemple, sur la DOGNE en 2021:

  • 10% d’effectif en moins
  • une seule embauche pour 22 départs !

 

Les suppressions d’emplois, les décisions unilatérales, les fermetures de sites, l’arrêt des boutiques, les modifications d’organisation du travail, par des modifications d’horaires, par des allongements de trajet pour les salariés, le « mur de la honte » comme à Illzach, le manque de reconnaissance, le dédain de certains dirigeants forment un cocktail explosif qui fermente lentement et, faute de dialogue social, il est en train s’enflammer.

 

 

 

Une liste interminable de conditions de travail facteurs à Risques Psycho-Sociaux

 

 

Parmi les conditions de travail susceptibles de déboucher sur des Risques Psycho-Sociaux, une liste interminable dont la réalité est pointée par les derniers rapports SECAFI sur le stress et les conditions de travail dont le CNPS est à l’origine (Conseil/Comité National de Prévention du Stress) :

  • Dégradation des indicateurs de stress et de fatigue.
  • Autonomie des managers dangereusement réduite.
  • Charge de travail en augmentation ( systématiquement pointée du doigt CSE après CSE).
  • Réorganisations très mal vécues par de nombreux salariés et complexifiées dans l’organisation du travail ( procédures complexes, services sans transversalité).
  • Espaces de travail (espaces dynamiques ou flex-office) qui ne répondent pas du tout aux demandes des salariés (environnement, concentration difficile…)
  • Stress lors des contacts avec la clientèle (violence verbale de la part de tiers ou de clients en forte hausse et souvent non prise en compte car minimisée par Orange)
  • Baisse d’épanouissement.
  • Dégradation importante de l’autonomie dans les Unités en contact avec les clients.
  • Sentiment de faire un travail de qualité dégradée («qualité empêchée» est le terme souvent cité dans beaucoup d’unités de notre entreprise)
  • Sentiment d’insécurité au travail (insécurité d’emploi liés aux changements mis en place par l’entreprise)
  • Un mal-être lié a un flagrant sentiment de manque de reconnaissance face aux efforts fournis.

 

 

Un vote unanime contre l’ensemble des points concernant les bilans HSCT 2021 et les PAPRIPACT 2022

 

 

Même si nous pouvons concéder que dans certaines unités, l’entreprise travaille en bonne intelligence et de manière constructive avec les membres des CSSCT, notamment avec les Préventeurs, les Médecins du travail et infirmiers, il n’en demeure pas moins que l’entreprise n’apporte que peu d’intérêt aux préconisations des différentes instances dans le domaine HSCT…

Aujourd’hui le principal risque encouru par le salarié est la politique aveugle de l’entreprise pour conduire rapidement tous ces projets de transformation. Nous souhaiterions rester optimistes, mais notre nouvelle Directrice Générale tient un discours totalement orienté « business » avec une écoute a minima des revendications légitimes des représentants des personnels qui se font l’écho des salariés qu’ils côtoient tous les jours.

 

Les délégations composant le CSE,  CFDT – CFE-CGC – CFTC – CGT – FO-Com et SUD, ont donc décidé de voter « contre » l’ensemble des points concernant les bilans HSCT 2021 et les PAPRIPACT (Programme Annuels de Prévention des Risques Professionnels et d’Amélioration des Conditions de Travail) 2022 car il s’avère urgent d’exprimer notre inquiétude concernant l’impact des Orientations de l’entreprise et des Plans Schémas Directeurs de l’Immobilier Territorial sur les salariés…

 

 

Les rapports des médecins le baromètre social les enquêtes condition travail les enquêtes menées par les élus CSSCT montrent bien le désarroi dans lequel les salariés sont plongés et ce geste qui se veut fort aujourd’hui se fait dans l’espoir de « remettre l’humain au cœur et le personnel au centre ».

 

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