La rentrée sociale revêt un caractère totalement inédit. Aux conséquences sanitaires dramatiques de l’épidémie, aux effets de la crise économique sur l’emploi, s’ajoute une succession de mesures de régression sociale mises en œuvre par le gouvernement dans l’intérêt du patronat et des plus riches.
Avec son plan de relance, le gouvernement voudrait faire repartir la machine à produire des profits, en continuant de faire pression sur les salaires, en précarisant les emplois et les salariés, en facilitant encore plus leur licenciement.
Celles et ceux qui font vivre notre pays au quotidien, les premières et premiers de corvée si souvent salués au pic de l’épidémie, les jeunes aujourd’hui sacrifiés, les retraités et privés d’emploi, n’ont pas besoin d’un plan de relance mais d’un plan de rupture !
Un contexte difficile
La crise sanitaire a révélé les faiblesses de l’économie française : faiblesse des services publics et en particulier de notre système de santé et désindustrialisation massive qui touche tous les secteurs. Il y a donc urgence à changer de cap pour préserver l’avenir et la population.
A travers le monde, comme dans notre pays, des interrogations grandissent pour contester le modèle économique basé sur l’appropriation des richesses par une minorité. Cette rentrée se déroule dans des conditions inédites où s’expriment notamment de grandes inquiétudes sur l’emploi.
Pas d’ambition pour l’industrie
Le gouvernement annonce un plan de « relance » en réalité, il s’agit d’une mobilisation inédite de fonds publics pour répondre aux exigences patronales : nouvelles baisses d’impôts pour les entreprises sans aucune contrepartie !
Le gouvernement évoque la nécessaire relocalisation de l’industrie, il ne prend aucune mesure concrète pour imposer une autre orientation. La situation de la Smart montre l’urgence de disposer d’une volonté politique pour renforcer notre industrie en évitant les délocalisations et renforcer nos capacités de production. La France a besoin d’industrie.
Les services publics oubliés
Les services publics qui font le quotidien de la population sont oubliés. En Moselle, dans de nombreuses localités, la faiblesse voire l’absence des services publics sont vécues comme une injustice. Poste, transports, école, finances publiques : le service rendu à la population est dégradé malgré l’engagement des personnels.
Que dire de la santé ? les négociations ont abouti à une revalorisation insuffisante pour répondre aux revendications des personnels, donner une nouvelle attractivité à l’hôpital public et reconstruire une offre de soins qui associe proximité, qualité et égalité de traitement des patients sur l’ensemble du territoire
Parlons salaires !
Il est urgent également de revaloriser les salaires et les retraites. La faiblesse du pouvoir d’achat est une contrainte pour la population mais aussi pour l’économie. Revaloriser les salaires, c’est faire reculer les inégalités sociales.
Dans le même temps, la CGT porte la proposition des 32 h pour lutter contre le chômage.
Notre pays a besoin d’une nouvelle ambition de progrès social qui répond aux aspirations des salariés. Emplois, salaires, retraites, conditions et contenu du travail, services publics… Les revendications ne manquent pas dans les entreprises, les établissements et les administrations.
Cinq questions à Philippe MARTINEZ
Pour finir, à l’occasion de la sortie du numéro spécial rentrée de la NVO, Philippe MARTINEZ, le secrétaire général de la CGT a répondu aux questions de ses lecteurs: 17 Septembre, le jour d’après, les rapports avec le nouveau gouvernement, l’assurance chômage, les salariés, pourquoi se syndiquer, la gratuité du masque, la vidéo lien ci-dessous:
Vos questions à Philippe MARTINEZ