La crise sanitaire issue du covid-19, signe la faillite des stratégies néolibérales menées depuis plus de trois décennies, montre l’importance de services publics de qualité, de systèmes de sécurité et protection sociale étoffés, a permis de réduire le niveau de pollution et d ‘émission de gaz à effet de serre…
Au-delà des drames humains, cette crise aura toutefois un impact probablement considérable sur l’économie réelle et sur la vie des populations : baisse du PIB, faillites d’entreprises, explosion du chômage, perte de revenus. Et les catégories les plus démunies, les plus fragiles et les plus précaires en subiront plus que d’autres les effets…Lire la suite
La tentation de la stratégie du choc
À première vue, la violence de cette crise et de ses conséquences semble avoir ouvert les yeux de beaucoup sur la nécessité de ne plus continuer comme avant. Même le président Macron l’a reconnu officiellement.
« Il nous faudra demain tirer les leçons du moment que nous traversons, interroger le modèle de développement dans lequel s’est engagé notre monde depuis des décennies et qui dévoile ses failles au grand jour (…) Les prochaines semaines et les prochains mois nécessiteront des décisions de rupture en ce sens. Je les assumerai. » déclarait-il le 12 mars.
Il était même plus précis : « Ce que révèle d’ores et déjà cette pandémie, c’est que la santé gratuite sans condition de revenu, de parcours ou de profession, notre État-providence ne sont pas des coûts ou des charges mais des biens précieux (…) Ce que révèle cette pandémie, c’est qu’il est des biens et des services qui doivent être placés en dehors des lois du marché. Déléguer notre alimentation, notre protection, notre capacité à soigner, notre cadre de vie au fond à d’autres est une folie. »
Quel aveu ! Il reconnaîtrait donc qu’il a eu tout faux jusqu’à présent ?
SUR LES 110 MILLIARDS DÉBLOQUÉS POUR L’ÉCONOMIE, SEULS 8 MILLIARDS SERONT DESTINÉS À L’HÔPITAL
L’utilisation de l’état d’urgence sanitaire pour modifier certaines règles du Code du travail, même si ce n’est pour l’instant que temporaire, n’est à cet égard pas de bon augure…Lire la suite
CAC 40 Des Profits sans lendemain?
Voici une nouvelle étude inédite sur le partage de la richesse au sein des entreprises du CAC40 (Orange y figure en bonne place… ) depuis 2009 que publient Oxfam France et le BASIC (Bureau d’Analyse Sociétale pour une Information Citoyenne) c’est a lire lien ci-dessous:
Une autre sortie de crise est possible
Le drame actuel a révélé le caractère irremplaçable de l’intervention publique et la nécessité des services publics, s’agissant non seulement de la santé mais de tous les domaines essentiels.
Les aberrations auxquelles a conduit la mondialisation financière sont désormais perçues par tous, de même que les conséquences des politiques menées depuis des années…Lire la suite
Croissance, PIB : on continue comme avant ?
Le réflexe du gouvernement français, notamment de son ministre de l’économie Bruno Lemaire, et du patronat, est de vouloir faire repartir l’économie, comme avant, avec comme seul objectif : retrouver la sacro-sainte croissance des profits.
Pour cela, le gouvernement n’hésite pas à remettre en cause des acquis sociaux, faire prendre des risques aux travailleurs et travailleuses et le MEDEF, de son côté, ose demander des aménagements des règles de protection environnementale.
Ce modèle de développement économique, capitaliste productiviste, pollueur et inégalitaire doit être dépassé.
Il convient donc pour sortir du dogme de la croissance à tout prix, de considérer de nouveaux indicateurs (indicateur de développement humain, l’espérance de vie en bonne santé, les écarts de revenus, la consommation carbone, la biodiversité...) à ceux existants actuellement…lire la suite
Refonder les services publics
La crise sanitaire montre à quel point le libéralisme et les attaques contre le secteur public sont néfastes.
Aux États-Unis, les principales victimes du coronavirus sont les pauvres car ils n’ont pas les moyens de se protéger, doivent aller travailler même s’ils sont malades et n’ont pas les moyens d’accéder aux soins adéquats. En France, les soins se font indépendamment de votre capacité financière. C’est dans de tels moments que l’on voit la différence de logique.
Les services publics ne sont pas simplement des amortisseurs : ils constituent les bases d’un nouveau mode de développement fondé sur la solidarité et la réponse aux besoins…Lire la suite
Peser sur les choix de production
L’État peut conditionner ses aides (subventions, prêts, commandes publiques, fiscalité, garanties…) au respect de critères sociaux et environnementaux,…certaines productions, certains modes de production pourraient ainsi être favorisés au détriment d’autres. Ce peut être également le moyen d’accélérer la transition écologique et la mutation de l’appareil productif rendue nécessaire par l’urgence climatique.
Le choix de ces critères, et donc le choix des marchandises, des services et des industries à privilégier, devrait évidemment faire l’objet d’un large débat public. Il ne peut s’agir que de choix collectifs qui doivent refléter in fine les besoins des habitants.
Le redémarrage de l’activité économique ne sera possible que grâce à l’intervention massive des pouvoirs publics (État, collectivités locales, banque centrale)
Cette restructuration du système productif, et plus largement de notre modèle économique, passera bien sûr par l’abandon des traités de libre-échange (Ceta, Jefta…) et par l’établissement d’un nouveau mode de coopération internationale…lire la suite
Répondre aux urgences environnementales
Le réchauffement climatique et l’effondrement de la biodiversité tel qu’étudié et décrit par les milieux scientifiques frappe déjà les populations dans le monde entier et fait courir un risque immense à l’humanité entière à court terme…Nous portons en commun, avec des organisations syndicales et environnementales, l’urgence de changer radicalement de modèle de société et d’agir contre la destruction programmée de notre environnement, la détérioration de nos conditions de vie et de travail, pour la justice sociale et la préservation des ressources de notre planète…lire la suite
Pour la CGT, les implications sociales des transformations des modes de production et de consommation doivent être le fil conducteur de la transition écologique.
Mieux contrôler les réglementations environnementales
Des services publics performants sont un atout pour améliorer les performances énergétiques dans le secteur du bâtiment, dans les transports, dans les modes de production et de consommation. Cela suppose de développer l’expertise, la compétence et l’efficacité des services économiques et financiers…lire la suite
Une fiscalité environnementale juste
La fiscalité environnementale n’a ni la vocation ni la capacité de financer la transition écologique mais elle peut constituer un instrument de financement donnant de la visibilité et de la lisibilité dès lors qu’une cohérence dans les financements publics est recherchée avec la réduction des dépenses fiscales défavorables à l’environnement et au climat…lire la suite
Quels financements ?
La question qui se pose naturellement est donc celle du financement, avec en filigrane la crainte que ce soit toujours les mêmes qui paient la facture. À la lumière des expériences passées, cette crainte n’est pas infondée…Mais le déficit ? Et la dette ?… Difficile d’oublier ce que les différents gouvernements et le chœur des médias bien-pensants prétextent pour imposer l’austérité au peuple et faire payer les pauvres…lire la suite
Une profonde réforme fiscale
- INSTAURATION D’UN IMPÔT PROGRESSIF SUR LE PATRIMOINE
- RELÈVEMENT DE L’IMPÔT SUR LES SOCIÉTÉS
- LUTTE DÉTERMINÉE CONTRE L’ÉVASION ET L’OPTIMISATION FISCALE
- INSTAURATION D’UNE TAXE SUR LES TRANSACTIONS FINANCIÈRES
- RENDRE L’IMPÔT SUR LE REVENU PLUS PROGRESSIF EN AUGMENTANT LE NOMBRE DE TRANCHES
- BAISSE DE LA TVA ET INSTAURATION D’UN TAUX ZÉRO POUR LES PRODUITS DE PREMIÈRE NÉCESSITÉ
- RÉFORME DES IMPÔTS LOCAUX
- LA TAXE FONCIÈRE POURRAIT ÊTRE INTÉGRÉE DANS L’IMPÔT SUR LE PATRIMOINE
- IL FAUT REVENIR SUR LA SUPPRESSION DE LA TAXE D’HABITATION
- L’IMPÔT ÉCONOMIQUE LOCAL POURRAIT ÊTRE TRANSFORMÉ EN IMPÔT POUR L’EMPLOI ET LE DÉVELOPPEMENT SOLIDAIRE DES TERRITOIRES
Il s’agit d’un tabou absolu pour les flatteurs du néolibéralisme et le ministre de l’Économie a déjà proclamé qu’il n’y aurait pas d’augmentation d’impôt. Pourtant, à y regarder de plus près, on peut penser que la période est propice à une levée de ce tabou et à une revalorisation du rôle de l’impôt…lire la suite
Et la dette ?
Cette dette est actuellement financée par emprunts sur le marché financier. Pour l’instant, cela ne pose pas vraiment problème dans la mesure où les taux d’intérêt sont très bas, voire nuls ou même négatifs pour les échéances les plus courtes…lire la suite
Monétisation de la dette publique
Le recours à la création monétaire, dont l’objet est de créer les conditions de la création de richesses, serait en l’occurrence pleinement justifié, s’agissant précisément de rénover et développer les services publics et de remettre sur pieds l’appareil productif en l’adaptant aux nécessités de la transition écologique. Mais cela priverait les tenants du néolibéralisme de leur principal argument pour justifier l’austérité et les reculs sociaux…lire la suite
Système bancaire et politique monétaire : faire autrement
Mettre le système bancaire, et plus largement la finance, au service de la société implique un important changement par rapport à ce qui se passe aujourd’hui où les banques, et notamment les plus grandes, financent davantage les marchés financiers et leurs opérations spéculatives que l’économie réelle et les besoins sociaux…lire la suite
Une autre politique monétaire
Les milliards dont la BCE a inondé les banques depuis la crise financière de 2008 ont peu financé l’économie réelle et ont surtout alimenté la spéculation sur les marchés financiers…il faut que la BCE refinance les banques de façon sélective en modulant les taux d’intérêt qu’elle leur impose en fonction de la nature des créances que celles-ci apportent en garantie…lire la suite
A-t-on besoin d’un drone monétaire ?
Cette idée, reprise d’une image évoquée par le théoricien monétariste Milton Friedman, a été lancée il y a quelques années par plusieurs économistes et organisations de la société civile…Mettre la création monétaire de la banque centrale au service de la société est indispensable. Mais il n’est pas sûr que l’hélicoptère ou le drone monétaire soient les outils pertinents…lire la suite
Conclusion
En finir avec le néolibéralisme qui gangrène nos sociétés, accroît les inégalités et détruit notre environnement est indispensable. La crise sanitaire et ses lourdes conséquences humaines, économiques et sociales peut être l’occasion d’une prise de conscience partagée quant à la nécessité de remettre en cause le productivisme, le consumérisme et une mondialisation guidée par la seule recherche du profit d’une minorité.
On peut donc sortir de cette crise par le haut en faisant des choix qui libèrent l’avenir. Des alternatives existent, des propositions sont portées par les uns et les autres, les outils sont disponibles, mais il faut que tout cela fasse l’objet de larges débats publics.
C’est la condition pour construire des choix collectifs qui rassemblent le plus grand nombre et favorise en conséquence la large mobilisation qui permettra de les imposer. Les jours d’après pourront ainsi renouer avec les jours heureux.
Le document dans son intégralité ci-dessous: