LES FOYERS DE COLÈRE CONTINUENT À SE MULTIPLIER… POURTANT, LA SIDÉRATION L’EMPORTE SUR L’ACTION POUR LE MOMENT…
Chez Flunch, 1244 emplois sont menacés, selon les syndicats. « Les entreprises de moins de 250 salariés représentent plus de 80 % des entreprises aidées, et aussi plus de 80% du montant total des aides, pour tous les dispositifs, y compris le prêt garanti par l’État », a expliqué Benoît Coeuré, président du Comité de suivi et d’évaluation des mesures d’urgence…
Les problèmes d’emploi, de pauvreté, c’est maintenant, pas demain
L’heure du« printemps social ». C’est en ces termes que Philippe Martinez a présenté la journée nationale interprofessionnelle de mobilisations et de grèves du 4 Février 2021. Des manifestations étaient prévues partout dans le pays. « La réponse aux besoins de toute la population, l’avenir de la jeunesse (…) imposent la création de millions d’emplois. Cela passe aussi par le partage et la réduction du temps de travail », affirment les organisateurs (CGT, FSU, Solidaires, Unef, Fidl, MNL, UNL) dans un communiqué commun.
Cette journée de mobilisation c’est la fin d’un premier cycle de mobilisations, ponctué de journées d’action comme dans la santé, l’éducation nationale ou l’énergie. Aux niveaux national et interprofessionnel, il est impossible de mettre de côté les luttes actuelles pour l’emploi et l’amélioration des conditions de travail au nom d’une pseudo-unité nationale contre le Covid-19…Lire la suite
Bruno Le Maire dit que ce n’est pas le moment de faire un printemps social. Au contraire. On entend souvent que le pire est à venir, mais les licenciements, l’explosion de la pauvreté, la question des salaires, c’est maintenant, pas demain !
Extrait de l’article de l’humanité du 4 février 2021
Les braises sont bien là, mais y aura-t-il du vent ?
« Il y a la crainte des salariés précaires de ne plus retrouver de contrats, l’inquiétude qui pèse sur ceux qui sont en chômage partiel et des entreprises qui profitent de la crise pour licencier alors qu’elles ont bénéficié d’aides publiques », estime Céline Verzeletti, secrétaire confédérale de la CGT.
Sanofi,Total, Nokia, font partie des exemples les plus cités. Le combat pour la conditionnalité des subsides versés par l’État était un des thèmes de revendication de la journée du 4 février…la colère sociale existe… trois grands foyers possibles:
- Celui des salariés dans les entreprises, qui peut conduire à un syndicalisme d’action directe, avec des désespérés, revenus de tout, prêts à détruire l’outil de travail. Ce seraient des explosions spontanées, impossibles à prévoir.
- Les professions frappées de fermetures administratives pourraient réagir par une forme de violence analogue à celle du mouvement lancé par Pierre Poujade, en 1953, l’Union de défense des commerçants et des artisans.
- Les étudiants. Pour l’heure, ils sont apathiques, mais il n’est pas sûr qu’ils le restent…Lire la suite.
Risque de radicalisation
Céline Verzeletti reconnaît le risque de radicalisation : « Si la colère ne peut pas s’exprimer, si les gens se sentent impuissants et obligés de subir, oui, ils peuvent avoir des attitudes suicidaires et s’en prendre à l’outil de travail. Cette violence, les salariés de Pôle emploi disent devoir l’affronter au quotidien.» Les raisons de désespérer ne manquent pas, celles de se révolter ensemble, si. …Lire la suite
La mobilisation des jeunes va décider en grande partie de la tournure de potentielles manifestations
Réflexe classique, les jeunes sont un gisement d’espoir ou de crainte, selon que l’on souhaite ou redoute un printemps chaud. « Ils sont à la fois dans le repli identitaire et dans le repli écolo-radical, mais cette seconde tendance est plus forte » estime Sylvain Boulouque…Lire la suite
Le retour physique des étudiants dans les universités sera-t-il le détonateur ?
Dans les crises classiques, la contestation monte à la sortie. Ce fut le cas en 1920 après la Grande guerre, en 1936 après la crise de 1929, ou en 1968 avec le retour d’une croissance forte.
Dans ces exemples historiques, il s’agissait de partager les fruits du progrès. Rien de tel dans cette crise qui est tout sauf classique.
L’individualisme est une valeur montante et les intérêts des différents protagonistes sont contradictoires, par exemple entre soignants et profs qui veulent plus de sécurité sanitaire, et restaurateurs plus de liberté. Quel objet incongru en sera l’étincelle ?
Extraits de l’article de l’OPINION N° 1940 du mercredi 3 février 2021
Plan jeunes, un jackpot pour les grosses entreprises
De l’argent public comme s’il en pleuvait. Depuis le début de son quinquennat, Emmanuel Macron ne regarde jamais à la dépense quand il s’agit de garnir les caisses des entreprises, surtout les plus grandes. Après la transformation du Cice en allégement de cotisations sociales, la baisse de l’impôt sur les sociétés et des impôts de production, la nouvelle offrande se nomme « Un jeune, une solution ». Le principe est simple : pour toute embauche d’un jeune de moins de 26 ans en CDI ou CDD de plus de trois mois, l’entreprise reçoit un chèque de l’État d’un montant de 4 000 euros maximum. Pour l’embauche d’un alternant, la somme peut grimper à 8 000 euros. Prévu initialement pour s’arrêter fin janvier, ce dispositif, entré en vigueur en août 2020, a récemment été prolongé par la ministre du Travail. Montant global : 6,7 milliards d’euros.
L’avalanche de milliards rate sa cible
Personne ne reproche à l’Élysée de s’attaquer au chômage des jeunes, fléau concernant près de 500 000 personnes selon les derniers
chiffres de Pôle emploi. Mais les plus sceptiques – économistes et syndicalistes – redoutent depuis le départ que cette avalanche de milliards rate sa cible, comme trop souvent.
Deux écueils sont pointés :
- l’effet d’aubaine, c’est-à-dire le fait qu’une entreprise perçoive de l’argent public pour des embauches qu’elle aurait de toute façon réalisées ;
- l’effet de seuil, c’est-à-dire le fait que des jeunes « prennent la place » de travailleurs âgés de plus de 26 ans, exclus du dispositif.
C’est cette dernière situation qu’ont vécue, de manière très concrète, Karine et Olivier, salariés de Carrefour…
Pas de création d’emploi supplémentaire
Certains économistes ont mis en garde dès le départ contre ce genre de dérives. » Les effets de seuil sont malheureusement très fréquents dans ce type de dispositif… »
Ces « effets d’aubaine » risquent d’être encore plus spectaculaires pour les groupes fonctionnant déjà avec des légions de jeunes travailleurs. Des aides publiques à relativiser Decathlon a ainsi annoncé son intention de recruter 3 800 salariés de moins de 26 ans dans le cadre du plan gouvernemental, ainsi que 1 275 alternants. En interne, certains font remarquer que le groupe aurait très certainement
embauché des jeunes, avec ou sans coup de pouce public. Selon les bilans sociaux que nous nous sommes procurés, l’enseigne a recruté, en moyenne, 15 600 salariés de moins de 25 ans tous les ans depuis 2017. L’année dernière, ces embauches ont représenté 75 % de l’ensemble des recrutements !« Nous avons une pyramide des âges digne d’un pays en voie de développement des années 1980, ironise Sébastien Chauvin, délégué syndical central CFDT. La moyenne d’âge est de 30 ans, avec un turnover très important. Pour la direction, avoir un effectif aussi jeune présente de nombreux avantages : c’est une main-d’œuvre hyper-flexible, peu chère, et qui fait très peu grève, comme elle ne reste en général que quelques mois dans l’entreprise. »
En attendant, le gouvernement vante le succès de son dispositif, et notamment en ce qui concerne l’embauche d’alternants, dont les chiffres volent de record en record : en 2020, plus de 420 000 contrats ont été signés en France. Mais ces chiffres masquent une réalité
plus sombre…Lire la suite
Extrait de l’article de l’humanité du 3 février 2021
Si tu as peur de paraitre faible parce que tu n’oses pas refuser un accroissement de ta charge de travail,
si tu as peur de paraitre contestataire parce que tu émets un avis différent ou que tu questionnes les décisions de l’entreprise,
Si tu as peur de signer une pétition, peur de participer à des HIS/HMI alors que c’est ton droit, peur de faire grève parce que tu penses que ce sera un frein à ta carrière
Alors il est grand temps de te dégager de cette terreur intellectuelle insidieuse générée par l’entreprise : révoltes-toi et rejoins la CGT pour reprendre ta vie en main.