Il advint qu’un jour, une crise sanitaire de grande ampleur nous assaillit,
La première ondée qui nous tomba dessus fut la maladie,
Cette crise mit en lumière la décrépitude de l’ensemble de nos services publics,
Elle prospéra sur les déficiences inhérentes au modèle de croissance économique,
Et mit en exergue l’influence des premiers de cordée sur les nécessiteux,
Les victimes les plus nombreuses se trouvèrent parmi les gueux,
Durant toute la crise,
Avec une grande maitrise,
Les salariés d’Orange travaillèrent d’arrache-pied du matin jusqu’au soir,
Les confinés étaient heureux de les entendre et de les voir,
Voir les techniciens leur rendre visite, pour les raccorder au monde,
Entendre les conseillers leur apporter les connexions qui leur incombent,
Les actionnaires au contraire, étant tout cousu d’or,
Travaillant peu, dormant encore,
Pendant que les laborieux étaient au front,
Risquant la contagion,
Les financiers, eux percevaient leur rétribution,
Une deuxième vague, celle-ci fut anti sociale, nous percuta de plein fouet,
Les États voulurent sauver les richesses par les actionnaires amassées,
Sur le dos des premiers de corvée,
Orange dans sa grande bonté,
Et par soucis d’équité,
Fit le choix de doter d’une icelle une quantité infime de ses salariés,
Décidément Orange nous surprendra toujours quant à sa vision de l’équité !
Quant au Président de la République, un jour il mit en avant:
« Beaucoup de choses que nous pensions impossibles adviennent, mais retenons ça. Le jour d’après, quand nous aurons gagné, nous ne reviendrons pas au jour d’avant. »
Or le jour d’après c’est maintenant,
Et déjà, oubliés les beaux discours,
Les vieilles recettes reviennent vite au goût du jour.
Moralité :
Méfions –nous des déclarations de nos Dirigeants. Un vers célèbre dit « et rose, elle a vécu ce que vivent les roses, l’espace d’un matin (Ronsard) ».
Dans notre monde, les serments durent l’espace d’une annonce.
Voilà, je n’en dirai pas plus long car cette historiette, hélas vraie, illustre parfaitement un état d’esprit et des attitudes que nous condamnons depuis longtemps.
Car, sur la totalité des salariés à peine 13% ont touché la prime COVID.
Or du 17 au 31 mars 2020 le temps quotidien de navigation numérique des français a crû de 36% par rapport à 2019. Et encore, nous n’étions qu’au début du confinement. Internet est devenu encore plus nécessaire qu’avant. Cette période fut un test grandeur nature d’un monde rêvé par les géants du numérique.
De nombreuses démarches (billets de train, utilisation des services postaux, enseignement, pôle emploi, carte d’identité, carte grise…) ne pouvaient se faire que par le net. On peut aussi ajouter, pour les parisiens, début mai, la distribution de masques gratuits dans les pharmacies, à condition de s’inscrire sur internet, de télécharger et d’imprimer un coupon. De même pour les autorisations de sortie, elle ne se faisait que par l’intermédiaire du net.
On a toutes et tous en tête le télétravail qui a concerné un quart de la population active, et qui continue encore aujourd’hui.
Cela démontre d’un côté le besoin d’un vrai service public de télécommunications. Et d’un autre que notre secteur d’activité n’est pas touché par la crise, sur tous les marchés. Il n’y a pas qu’Orange qui développe le travail à domicile.
Une grande majorité de conseillers clients et de conseillers techniques ont travaillé depuis leur domicile. Le télétravail a fait croître la productivité de 20%. Les petites économies de la Direction sur le dos du personnel ne sont pas acceptables et la pingrerie d’Orange ne s’arrête pas là !!!
Chaque salarié touchera une généreuse prime de 30€ Brut en guise de dédommagement pour deux mois de travail à domicile forcé et de plus en mode dégradé. L’accord télétravail prévoit une indemnisation de 5€ par mois pour 1 jour télé travaillé par semaine. Dès lors, pour 5 jours télé travaillés par semaine durant 2 mois, chaque agent aurait dû percevoir au minimum 50€. La Direction d’Orange a-t-elle besoin d’une calculatrice pour arriver à réaliser cette règle de 3 ? Une fois de plus, ce sont les salariés qui vont se serrer la ceinture
Que dire des NAO ? Le faible budget de 2019 était de 110 millions d’euros.
En 2020, la Direction d’Orange propose à date 48.5 millions d’€. De qui se moque-t-on ? Aucune mesure en direction des fonctionnaires employés, aucune mesure envers les jeunes, rien pour les premiers niveaux de salaire et un budget égalité pro divisé par 3. Même le jour d’après, les premiers de corvée sont toujours les premiers de corvée.
500 millions d’euros, c’est la somme correspondant aux 30% de dividendes non versés en Juin et dont on ne sait pas ce qu’elle est devenue.
Rendez-nous les 500 millions d’euros !!!
La CGT tient à rappeler que les versements de dividendes aux actionnaires ont représenté 97% du résultat net de l’entreprise. Oui, nous insistons sur ces dividendes, car les marchés financiers qui les exigent sont comme des vampires qui s’abreuvent du travail des salariés. Ce sont les actionnaires qui coûtent cher à l’entreprise, pas les salariés.
Les salariés d’Orange sont des femmes et des hommes, chargés de famille, ce ne sont pas des grands fonds de pension américain, même si certains ont quelques actions, ils ne possèdent pas de stock option ce ne sont pas des spéculateurs, ils ne sont pas comme vous Monsieur le Président, ils comptent d’abord sur leur revenu salarial pour vivre.
Le jour d’après ressemble étrangement au jour d’avant !
Comme la si bien écrit Destouches en 1732, dans sa comédie « Le Glorieux » « Chassez le naturel, il revient au galop »