Le Lundi 13 Avril, le président de la République s’est adressé aux Français pour la quatrième fois depuis le début de la crise sanitaire. Emmanuel Macron a abandonné le registre martial qui avait accompagné l’annonce du confinement le 17 mars dernier. « Je partage avec vous ce que nous savons et ce que nous ne savons pas », a-t-il ainsi promis, mettant en avant la nécessité « d’agir en tenant compte des incertitudes ».
Les principales annonces du président :
- Le confinement sera prolongé jusqu’au lundi 11 mai, sauf pour les personnes âgées et vulnérables, à qui le président demande de s’isoler plus longtemps.
- Le 11 mai, les crèches et établissements scolaires rouvriront mais pas les universités et les salariés pourront retourner travailler
- La fermeture des restaurants, cafés, hôtels, cinémas ou encore théâtres est prolongée après le 11 mai. Les rassemblements culturels tels que les festivals ne pourront pas se tenir avant mi-juillet.
- Un « masque grand public » sera disponible pour chaque Français à partir du 11 mai
- Le 11 mai, nous serons en capacité de tester toute personne présentant des symptômes. Nous n’allons pas tester toutes les Françaises et tous les Français, cela n’aurait aucun sens.
- Une aide exceptionnelle sera allouée aux familles modestes avec enfants
- Annonce d’un « plan spécifique » pour le secteur de la culture, mais aussi du tourisme ou de la restauration notamment
- Les frontières de la France avec les pays non-européens « resteront fermées jusqu’à nouvel ordre »
- Le gouvernement doit aussi présenter « d’ici quinze jours », « un plan sur l’après 11 mai »
Les inquiétudes sur l’avenir au vu des mensonges passés
- Un « masque grand public » sera disponible pour chaque Français à partir du 11 mai:
A consulter la vidéo ci-dessous de l’enquête Mediapart, sur la pénurie cachée, les consignes sanitaires fantaisistes, les propositions d’importations négligées, les stocks toujours insuffisants, les entreprises privilégiées : basée sur de nombreux témoignages et documents confidentiels, qui révèle la gestion chaotique au sommet de l’État, entre janvier et aujourd’hui, sur la question cruciale des masques, et les mensonges qui l’ont accompagnée. Les soignants, eux, sont contaminés par centaines:
- Le 11 mai, nous serons en capacité de tester toute personne présentant des symptômes. Nous n’allons pas tester toutes les Françaises et tous les Français, cela n’aurait aucun sens:
Et les asymptomatiques ? Et les personnes qui pensent avoir eu le coronavirus ?
Selon une étude réalisée notamment par l’Inserm :
Le dé-confinement provoquerait une nouvelle vague épidémique si un système de tests massifs et d’isolement des personnes infectées n’était pas mis en place.
- Le 11 mai, les crèches et établissements scolaires rouvriront mais pas les universités et les salariés pourront retourner travailler:
Du côté des syndicats des professeurs des écoles, comme le SNUipp-FSU, le risque d’une seconde vague de l’épidémie préoccupe de nombreux parents : « le retour progressif à l’école à partir du 11 mai laisse songeur quand, dans le même temps, tous les lieux publics restent fermés. Les jeunes élèves ne peuvent pas respecter facilement les gestes barrières et peuvent être porteurs sains du virus. Comment éviter une nouvelle flambée épidémique quand près de 900 000 professeurs et 12 millions d’élèves seront rassemblés en classe ? »
Ensemble, préparons le Jour d’Après, avec un même mot d’ordre : « plus jamais ça ! »
Tirons les leçons de la crise actuelle et pallions aux dysfonctionnements générés par les politiques menées depuis des années.
La protection et la promotion des services publics doit être une priorité, dès aujourd’hui et pour demain. Ils sont les garants de notre santé, de notre éducation, de notre avenir. Ils sont les meilleures armes face à des inégalités croissantes et les garants du respect des droits fondamentaux.
Aujourd’hui, une opportunité historique nous est donnée :
- Celle d’une remise à plat d’un système injuste, climaticide et sexiste.
- Celle de réaliser les changements politiques nécessaires, les plus importants de ces dernières décennies.
- Celle d’un progrès collectif, jamais réalisé depuis des générations, pour un monde juste et durable.
- Celle de construire un monde « d’après » qui profite à toutes et tous et non plus à une minorité privilégiée, et préserve notre avenir et celui de la planète.
En tant que citoyen-ne-s, nous avons toutes et tous le pouvoir de nous faire entendre pour prendre part à ces décisions qui impacteront durablement nos vies et celles des générations futures. Aujourd’hui, ensemble, défendons les mesures sociales, écologiques, féministes, qui s’imposent en signant la pétition lien ci-dessous:
Face à l’urgence sanitaire, des mesures de rupture sont nécessaires. A la suite de la tribune « Plus jamais ça, préparons le jour d’après », les signataires de cette pétition demandent au gouvernement de prendre immédiatement 4 mesures :
- L’arrêt immédiat des activités non indispensables pour faire face à l’épidémie.
- Les réquisitions des établissements médicaux privés et des entreprises afin de produire dans l’urgence masques, respirateurs et tout le matériel nécessaire pour sauver des vies.
- La suspension immédiate du versement par les entreprises de dividendes, rachats d’actions et bonus aux PDG.
- La décision de ne pas utiliser les 750 milliards d’euros de la BCE pour alimenter les marchés financiers mais uniquement pour financer les besoins sociaux et écologiques des populations.
Il ne s’agit pas ensuite de relancer une économie profondément insoutenable écologiquement et socialement ! Nous demandons que s’engagent sans plus attendre des politiques publiques de long terme pour ne plus jamais revivre ça :
- Un plan de développement de tous les services publics
- Une fiscalité bien plus juste et redistributive, un impôt sur les grandes fortunes, une taxe sur les transactions financières et une véritable lutte contre l’évasion fiscale.
- Un plan de réorientation et de relocalisation solidaire de l’agriculture, de l’industrie et des services, pour les rendre plus justes socialement, en mesure de satisfaire les besoins essentiels des populations, de répondre à la crise écologique.